Sony RX10
Appareil unique en son genre, tant par ses spécifications que ses performances (notamment en qualité d'image photo et vidéo), le Sony RX10 est une totale réussite. Sony invente le bridge expert avec brio.
NB : la note est de 4,5 / 5, mais suite un un problème d'affichage les demis ne s'affichent pas correctement. Nous travaillons actuellement à la résolution de ce bug.
*******
Il est possible de confondre le Sony RX10 avec un reflex. Il y a en effet de quoi ! Il en reprend l'essentiel des codes esthétiques, excepté la bosse du pentaprisme. Il s'agit d'un bridge très haut de gamme "hors norme" doté d'un objectif lumineux et aux performances élevées. Un positionnement qui se paie cher : 1200 euros environ.
Design et caractéristiques
Le RX10 se prend très confortablement en main avec sa large poignée et son boîtier en alliage de magnésium résistant à l’humidité et à la poussière. Le prix à payer pour une telle structure concerne le poids. Au total, avec la batterie et la carte mémoire insérées, le Sony RX10 affiche un peu plus de 800 g sur la balance. Derrière se chiffre, se cache aussi un objectif Zeiss 24-200 mm (en équivalent 35 mm) avec une ouverture constante à f/2.8. Une optique lumineuse qui alimente la pépite de Sony : son capteur de 1 pouce. Comme le RX100 Mark II, le RX10 utilise en effet ce capteur 1 pouce rétroéclairé (BSI) CMOS Exmor R de 20,2 millions de pixels. Un capteur associé au nouveau processeur d’image de Sony le Bionz X. Il s’agit du même que celui équipant les appareils photo hybrides plein format de Sony les Alpha 7 et Alpha 7R (A7 et A7R).
Autour du fût de l’objectif, on retrouve, ce qui fera la joie des amateurs de photographie, une bague de diaphragme. Le cylindre accueille aussi un petit interrupteur permettant de modifier le comportement la bague lorsqu’elle est tournée. Il est ainsi possible de choisir entre un mouvement souple et fluide ou bien cranté, avec des "clics" à chaque rotation. A l’intérieur de l’appareil, on trouve également un filtre ND à trois graduations qui peut être désactivé si besoin. L’objectif affiche une impressionnante distance minimale de mise au point de 30 centimètre pour la partie téléobjectif du zoom et 3 cm en mode grand angle. A titre de comparaison, d’autres appareils photos comme le Panasonic FZ200 se contentent d’une distance minimale de 1 mètre.
Sur le dessus de l’appareil, entre la molette de compensation d’exposition et celle de sélection du mode de prise de vue, se place un petit panneau à cristaux liquides rétro-éclairés (orange). Semblable à ceux qui équipent certains reflex, il permet de vérifier directement en un coup d'oeil les paramètres de prise de vue et de garder un œil sur l’état de la batterie.
Outre ce petit panneau de contrôle LCD, le Sony RX10 héberge au dos un écran LCD articulé de 3 pouces de diagonale (7,6 cm) d'une définition de 1,22 million de pixels. Un écran qui n'est pas tactile. Le cadrage peut aussi se faire via un viseur électronique OLED d'une définition de 1 440 000 points avec un grossissement de 0,70x. Il s'avère précis et lumineux, très agréable à l'usage.
Les amateurs de vidéo peuvent choisir de tourner en Full HD en 1920 x 1080 pixels à 50 images par seconde en entrelacé ou en progressif et disposent d’un microphone stéréo intégré situé juste derrière le flash "pop-up". Le viseur électronique OLED est lumineux et net, ce qui signifie qu’il est facile de réussir sa mise au point.
Pour la connectivité, Sony dote le RX10 Wi-Fi et du NFC (pour le transfert d'image et le pilotage à distance avec des smartphones et tablettes). Le bridge de Sony bénéficie aussi de la présence d'entrée et de sortie audio (prise mini-jack pour un microphone et une autre pour des écouteurs) sur le côté de l’appareil. Une griffe porte-accessoires multi-interfaces accepte un grand nombre d’accessoires signés Sony (notamment un module audio XLR).
Les modes d’exposition sont semblables aux autres appareils de Sony ainsi qu’aux autres compacts à gros zoom du marché. Le contrôle des modes PASM est total et la molette de sélection propose également le choix de modes comme Scène, Film, Panorama ainsi que l'accès à deux choix personnalisés.
Pour utiliser le RX10 avec son smartphone ou sa tablette, il faut télécharger l’application mobile PlayMemories pour iOS et Android. L’application permet aux utilisateurs de transférer des clichés et des vidéos à partir de l’appareil photo hybride ou d’utiliser le terminal mobile comme "télécommande" pour piloter le RX10 à distance : zoom et déclenchement par exemple, mais pas de contrôle d'exposition.
Performances
Le RX10 peut capturer 20 clichés JPEG ou 9 clichés RAW en rafale dans son mode le plus rapide, avant que l’appareil ne ralentisse à cause du buffer.
L'autofocus du RX10 s'est montré assez moyen dans les situations de faible luminosité. Un changement de la zone d’autofocus ne semble pas aider spécialement les choses et une demi-pression sur le bouton de l’obturateur pour forcer la mise au point n’a permis aucune amélioration. Le plus simple dans ces cas est de basculer en mode manuel et d'utiliser le focus peaking pour obtenir une indication claire (en surbrillance) de l’endroit où est réalisée. Dans de bonnes conditions d'éclairage, l'autofocus s'est révélé parfaitement opérationnel.
D’un point de vue ergonomique, le RX10 se révèle très agréable à utiliser. Pour les photographes qui préfèrent les modes d’exposition manuels, la combinaison de la molette de diaphragme et de la molette de réglage de la vitesse d’obturation fonctionne particulièrement bien. L'objectif respire la solidité et l’appareil se tient bien à deux mains. L’objectif évolue assez lentement entre la position grand-angle et téléobjectif. Cela permet de choisir sa focale de manière discrète en mode vidéo. La possibilité d'opter pour une vitesse progressive aurait été une option bienvenue. Le temps peut parfois paraître long lorsqu'il faut prendre une photo .
Sony annonce une autonomie montant à 420 photos. La batterie se recharge à travers l’appareil, via un câble micro USB et un adaptateur secteur.
Qualité d’image
Si vous êtes un adepte des modes automatiques pour prendre vos clichés, le Sony RX10 s'en tire parfaitement bien. Avec les réglages par défaut de l’appareil et de l’image, les couleurs apparaissent naturelles sans être excessivement saturées. Mais Le RX10 est un appareil qui fait la part belle aux réglages et paramètres manuels. Et là, l'imagination du photographe semble la seule limite.
Les photos restent relativement propres jusqu’à 800 ISO. Au delà, le bruit se fait sentir graduellement. Les niveaux de sensibilité 1 600 et 3 200 ISO restent parfaitement utilisables mais si vous souhaitez recadrer les images ou faire des agrandissements, il vous faudra sans doute réduire la sensibilité pour réduire le bruit.
Avec l’exposition automatique, le RX10 penche vers une légère surexposition dans les situations lumineuses. Conséquence directe : certaines zones peuvent être "cramées". La balance des blancs automatique se montre correcte, penchant un peu vers les couleurs chaudes en intérieur. A l'extérieur, la balance des blancs se veut plus neutre et juste aussi bien en plein soleil qu’avec un ciel couvert.
Les enregistrements JPEG sont satisfaisants tels. Si vous êtes un adepte du format RAW, les clichés bénéficient de nombreux détails mis en valeur. Revers de la médaille, des distorsions en barillet apparaissent. Des aberrations qu’il faut corriger à postériori. Pour le JPEG, l’appareil applique ces corrections pour vous.
Aspect propre à tous les appareils photo numériques doté d'un objectif à grande ouverture et d'un capteur relativement grand, les effets de flous venant d'une faible profondeur de champ font partie des services offerts par le RX10. Bien que le flash rétractable semble petit, il offre une couverture décente sur toute la longueur focale de l’objectif.
Sony apporte un soin tout particulier à la vidéo sur le RX10. Le bridge haut de gamme du constructeur dispose de fonctionnalités comme le contrôle des niveaux audio avec affichage à l'écran, ou encore une sortie HDMI. Le RX10 peut être utilisé pour des tournages "importants" et vient chasser sur les terres des Panasonic GH3 et GH4.
A l’usage, le système de stabilisation d’image du RX10 se montre très efficace pour la vidéo, particulièrement quand vous êtes en mode téléobjectif. Le zoom évolue en douceur durant la prise de vue, mais il est du coup aussi lent qu’en mode photo. Pour les ajustements précis de mise au point et d’exposition, les fonctions focus peaking et et zébra s’avèrent très pratiques et précises.
La qualité vidéo du RX10 est excellente, avec un mouvement fluide et une image nette. Vous pouvez jouer sur l’interrupteur de la molette d’ouverture pour obtenir des transitions lisses et silencieuses si vous avez besoin de zoomer ou dézoomer pendant le tournage. L’entrée audio à 32 niveaux combinée à la qualité du microphone intégré permet d’obtenir une excellente qualité audio.
Sony a chamboulé le monde de la photo avec ses excellents appareils photo RX100 et RX1 (APN compact à capteur plein format 35 mm). Le RX10 leur emboîte le pas. Sony relance le concept du bridge expert qui reprend à son compte nombre d'atouts des reflex tout en restent plus compact. Plus cher que la plupart des reflex d’entrée de gamme et des appareils à objectifs interchangeables, le Sony RX10 justifie son prix par une qualité de fabrication irréprochable, un objectif lumineux à f/2.8 constant et un éventail complet de fonctionnalité. Seul dans sa catégorie, il y a d'équivalent sur le marché, le RX10 est un appareil photo qui sait tout faire.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire